Thèse – Évaluation de la contribution fonctionnelle des espèces lombriciennes anéciques à la décomposition des litières prairiales – Variabilité inter-espèces au sein d’une même catégorie écologique.

Thèse – Évaluation de la contribution fonctionnelle des espèces lombriciennes anéciques à la décomposition des litières prairiales – Variabilité inter-espèces au sein d’une même catégorie écologique.

Informations

Kevin Hoeffner
Le mardi 18 décembre 2018 à 14h30.
Amphithéâtre de la station Biologique de Paimpont, Université de Rennes 1, 35380 Paimpont
Alain Brauman - Directeur de Recherche, IRD Montpellier (Rapporteur) Thibaud Decaëns - Professeur, Université de Montpellier (Rapporteur) Éric Chauvet - Directeur de Recherche, Université de Toulouse III (Examinateur) Pierre-Alain Maron - Directeur de Recherche, INRA Dijon (Examinateur Jérôme Mathieu, Maître de conférences, Université Pierre et Marie Curie (Examinateur) Guénola Pérès - Maître de conférences, INRA/Agro-campus Ouest Rennes (Examinatrice) Daniel Cluzeau - Maître de conférences, Université de Rennes 1 (Co-directeur de thèse) Cécile Monard - Chargée de Recherche, Université de Rennes 1 (Co-directrice de thèse)
La décomposition des litières est un processus clé du fonctionnement du sol contribuant à de nombreux services écosystémiques. En climat tempéré, les lombriciens en interaction avec les micro-organismes du sol, contribuent significativement à ce processus. Cependant, les connaissances sur les lombriciens ciblent le plus souvent les trois catégories écologiques selon lesquelles ils sont définis : les épigés, les endogés et les anéciques. Les anéciques sont très répandus dans les sols tempérés, constituent la majeur partie de la biomasse lombricienne et interviennent dans la décomposition des litières. Plusieurs études ont observé des traits comportementaux, morphologiques et physiologiques distinguant deux sous-catégories au sein des anéciques : les épi-anéciques et les anéciques stricts. Le premier objectif de ce travail de thèse était de vérifier si cette distinction avait une réalité dans le cadre du processus de décomposition des litières. En conditions contrôlées, nous avons évalué (i) le rôle des principales espèces anéciques dans le processus de décomposition, (ii) l'impact de ces espèces sur les communautés de microorganismes et (iii) les activités enzymatiques des microorganismes du sol et (vi) l'impact des interactions entre espèces anéciques sur le processus de décomposition. A partir d'observations sur le terrain, le second objectif de ce travail de thèse était de définir les règles d'assemblages des communautés lombriciennes en prairie compte-tenu de leurs rôles majeurs dans divers processus du sol. Les résultats obtenus ont confirmé la distinction entre lombriciens épi-anéciques et anéciques stricts : les épi-anéciques étant les seuls à contribuer au processus de décomposition des litières et celui-ci étant corrélé à la biomasse individuelle moyenne de chaque espèce. Cette contribution passe par une plus forte stimulation des activités enzymatiques du sol, indépendamment des espèces considérées. En revanche, contrairement aux bactéries, les communautés fongiques du sol dépendent de l'espèce épi-anécique avec laquelle ils interagissent. Ce travail met également en évidence que l'abondance, la biomasse et la diversité des communautés lombriciennes des sols prairiaux sont régulées par différents filtres environnementaux dont la diversité du paysage. Ainsi, cette thèse fait ressortir que les deux sous-catégories écologiques au sein des anéciques ont des rôles différents sur le processus de décomposition des litières et qu'elles contribuent donc à des services écosystémiques fournis par le sol de manière différenciée.