Les pressions sélectives sur les organismes étant en perpétuel changement, en conséquence de multiples facteurs tels que le changement climatique et l'introduction d'espèces exotiques, il est indispensable d’avoir une meilleur compréhension des dynamiques déterminant les distributions spatiales des espèces. L'évidence empirique montre que les interactions inter-spécifiques et l'évolution peuvent avoir des effets importants sur la distribution des espèces, individuellement ou simultanément. Il est donc nécessaire de disposer de modèles capables de décrire l'effet de ces facteurs afin de mieux comprendre les déterminants des distributions géographiques des espèces dans un monde qui change.
Au cours de cette thèse, nous avons étudié les effets de l'adaptation à des gradients environnementaux dans deux scénarios d'interaction : dans un scénario mono-spécifique et dans le cas d'une communauté à deux espèces, dont une proie et un prédateur. Dans une troisième partie, nous avons étudié les effets de l'adaptation à des pathogènes dans un scénario d'invasion où trois espèces interagissent : une population native et un compétiteur exotique co-introduit avec un pathogène. Les modèles étudiés révèlent les effets de l'adaptation et de l'interaction à travers des vitesses de propagation éco-évolutives qui dépendent fortement des capacités d'adaptation des espèces considérées. Nous discutons des implications de ces résultats pour la description et l’interprétation des modèles de distribution d'espèces (SDMs) utilisés actuellement.