Proposition stage Master 2 – LIEC, Nancy Aiguillettes – 2020 – Les sols ont-ils gardé la mémoire d’une occupation humaine au cours des deux derniers millénaires dans le massif du Fossard (Remiremont, Vosges) ? (OS152)

Proposition stage Master 2 – LIEC, Nancy Aiguillettes – 2020 – Les sols ont-ils gardé la mémoire d’une occupation humaine au cours des deux derniers millénaires dans le massif du Fossard (Remiremont, Vosges) ? (OS152)

La montagne vosgienne est sensiblement impactée par l’Homme depuis au moins l’Âge du Fer au travers de diverses formes d’occupations des hauteurs comme les oppida, des châteaux-forts ou les abbayes… Ces constructions nécessitent des matériaux, extraits de carrières (pierres, sables, argiles) et issus de la forêt (bois) qui modifient les paysages. Avec l’augmentation démographique vient le besoin de nourrir les populations qui entraîne les défrichements pour développer les activités agricoles. Les forêts sont par ailleurs utilisées en tant que ressources énergétiques (bois, charbon de bois) pour l’industrie et les activités domestiques. Les effets de la déforestation et de l’agriculture sur le sol peuvent se révéler négatifs sur un temps plus ou moins long (ex. érosion, pollutions). Mais l’Homme a aussi su trouver des techniques de gestion pour limiter les dégradations (amendements, fertilisations, aménagements agraires…) dont certaines sont encore perceptibles aujourd’hui.

Dans le bassin de Remiremont (Vosges), les recherches archéologiques en cours sur le Saint-Mont ont mis en évidence de nombreux vestiges dont la plupart ont pu être attribués à plusieurs phases d’occupations historiques bien identifiées, les plus anciennes datant du VIe siècle. Des campagnes de prospection au sol et d’interprétations d’imagerie LIDAR sont en cours sur l’ensemble du massif forestier du Fossard. Ce dernier, qui culmine entre 700 et 800 mètres d’altitude, est séparé de celui du Saint-Mont par un petit vallon encaissé.

L’origine latine de la toponymie du lieu (« Fossard ») évoque une vaste opération de défrichement pour sa mise en culture, à mettre en lien avec une (ou des) phase(s) d’occupation(s) du site. La découverte d’artefacts archéologiques suggère en effet une fréquentation historique de ce relief. Cependant, l’occupation archéologique du massif du Fossard est mal documentée pour les périodes avant le Moyen Âge. Pour la période médiévale et moderne, l’occupation du massif est mieux connue notamment grâce aux sources textuelles, mais elle reste superficielle. Une archive indique par contre la reconquête de la forêt au XIIe siècle.

Ce sujet de stage de Master 2 proposé a pour objectifs principaux : (i) de mieux définir les phases d’occupations humaines sur le saint Mont et dans le massif du Fossard au cours du dernier millénaire et (ii) de mettre en mettre en évidence l’effet mémoire de ces occupations dans les sols actuels. Les résultats devraient aussi permettre (i) de mieux distinguer les corrélations (et/ou les différences) entre les sites archéologiques déjà connus et (ii) de souligner d’autres sites éventuellement à prospecter dans le futur. L’approche consistera à bien caractériser les sols et les étudier en tant qu’archives ayant enregistré les interactions hommes-milieux. L’étude des sols s’appuiera sur les connaissances de la géologie, de la géomorphologie, des archives historiques et archéologiques (là où elles existent) acquises sur le secteur.

Plus précisément, le travail attendu dans le cadre de ce stage se décline en différentes étapes :

  • Une prise en main du sujet et la recherche bibliographique associée ;
  • La réalisation d’une étude cartographique complète pour choisir des transects pertinents qui définissent des gradients d’anthropisations ;
  • La description et l’analyse des sols selon ces transects (terrain et laboratoire) ;
  • L’identification des marqueurs pédologiques des activité anthropiques et de leurs distributions dans l’espace.
  • L’interprétation des résultats à l’échelle du sol et du paysage afin de mettre en évidence les formes et matériaux pédo-sédimentaires induits par l’Homme, et ceux « exempts » de toute influence humaine (ou sujets à une influence humaine moindre)

Profil souhaité du candidat : Formation en Sciences de la Terre, avec une affinité pour le terrain, la pédologie et l’archéologie. Des connaissances en biologie, physiologie végétale seraient également utiles.

Une autonomie et la prise d'initiatives dans le travail seront grandement appréciées.

Permis et voiture souhaitables.

Laboratoire d’accueil : LIEC site Aiguillette à Nancy.

Encadrement : Anne Poszwa (LIEC Nancy), Anne Gebhardt (LIEC / INRAP) et Axelle Grzesznik

Contact : anne.poszwa@univ-lorraine.fr

Le descriptif de l’offre est téléchargeable ici.