L’homme, à travers des pratiques agricoles plus que centenaires, a marqué le paysage pédologique de la Belgique aussi bien au niveau de la région sableuse du nord qu’au niveau de la région des loess du centre du pays. Dans le nord les sols du type plaggen étaient déjà mentionnés dans la légende de la Carte des Sols de la Belgique, élaborée au cours des années cinquante. L’étude de ces sols grâce aux fouilles archéologiquesAndoù de longues coupes verticales et horizontales sont exposées, permet de distinguer parmi ces sols du type plaggen au moins cinq faciès qui résultent d’autant de types de gestion différentes. On peut ainsi distinguer les sols à plaggen sensu stricto, les champs bombés, les champs à ados peu larges, le système de labour profond et les travaux de nivellement. Tous ces sols figurent sur la carte des sols sous le même sigle. Dans la région des lœss il s’avère que les sols fortement dégradésAndou sols lessivés à glosses et fragipan, très acides et pauvres en bases, sont représentatifs du paysage pédologique qui existait déjà il y a quelques 7000 ans, qu, les premiers fermiers néolithiques s’installèrent au moins temporairement. Ces sols peuvent encore s’observer dans les zones forestières actuelles, à condition que la pâturage ait été absent ou au moins très limité. Le pâturage sous forêt transforme graduellement ces sols fortement dégradés à cause de l’intensification du biomalaxage du sol par les vers anéciques et par les taupes. Ces sols restent très avides et pauvres en bases. Leur mise en culture accélèrera également le biomalaxage et, de plus, augmentera le pH et la saturation en bases. Les sols bruns lessivés, qui dominent dans la région des lœss, correspondent à des sols fortement dégradés anciens qui ont été mis en agriculture depuis de nombreux siècles. L’érosion, le biomalaxage et l’application au cours des siècles d’importantes quantités d’engrais organiques et minéraux les ont transformés en sols très fertiles. Tous ces éléments fournissent des arguments pour considérer ces sols comme faisant partie des Anthroposols. Toutefois il est proposé des les maintenir dans les taxons actuels mais de les différencier au moyen d’un intergrade « bioagrique » pour tenir compte de la compte de la connaissance actuelle de leur évolution.
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