Dans tout domaine, savoir nommer ce que l’on étudie est une nécessité. Il en est de même lorsqu’on parle de sols. En science du sol, comme dans d’autres disciplines (géologie, botanique, médecine, philosophie…), un langage, permettant d’échanger des informations sur les sols, s’est développé grâce à la collaboration de nombreux pédologues échangeant leurs expériences. Il existe à travers le monde de multiples classifications des sols. Que ce soit au niveau international (WRB) ou à l’échelon national (RP2008 en France, Soil Taxonomy aux USA, classifications suisse, allemande, australienne, roumaine, brésilienne…).
De tels systèmes de classement structurent les connaissances acquises dans l’étude des sols en utilisant un langage synthétique (sous forme de codes). Ils doivent aussi prendre en compte l’évolution des connaissances.
Les systèmes hiérarchisés, comptent plusieurs niveaux taxonomiques qui correspondent, en principe, aux étapes des grands processus pédogénétiques. Ils diffèrent donc, dans leur principe même, aux référentiels, peu ou non hiérarchisés, où l’on rattache le solum étudié à un solum de référence.
La classification des sols CPCS a été mise au point de 1964 à 1967 par la Commission de Pédologie et de Cartographie des Sols. Elle est le fruit des libres discussions et des travaux des membres de cette commission qui se sont réunis plusieurs fois par an pour discuter les propositions des groupes de travail. Cette commission regroupant 27 contributeurs sous la direction de J. Boulaine exprimait les conceptions françaises de l’époque, basées sur la morphologie des sols et leur pédogenèse. Dès le départ une option fondamentale devait être prise :
Cette dernière méthode de travail a été choisie. Elle a été justifiée par le fait que tous les travaux des pédologues français effectués depuis vingt ans avaient utilisé des notions qui correspondent à l’esprit de cette classification. D’autre part, elle permettait de mieux exprimer les conceptions de la pédologie française qui était à la fois morphologique (description factuelle, objective) et génétique (hypothèse sur les matériaux parentaux et la pédogénèse).
L’ancienne classification des sols, la CPCS de 1967, a été retravaillée par décision du conseil d’administration de l’AFES le 22 novembre 1985. Sous l’influence déterminante d’A. Ruellan, le système de classification hiérarchisée a été abandonné pour faire place à un référentiel répondant à des objectifs plus pragmatiques. Sous l’égide de l’AFES et de l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique), et la coordination de D. Baize et M-C. Girard, plus d’une centaine de pédologues (138), français et étrangers, ont participé à la construction du référentiel. Une première édition du Référentiel Pédologique (RP) paraît en 1992. Complétée dès 1995 (version traduite en anglais, italien et russe), elle est à nouveau actualisée et enrichie en 2008.
« Le RP présente un ensemble peu hiérarchisé de 110 références, définies par la présence d’horizons de référence spécifiques, précisément caractérisés. Il constitue un thésaurus de vocabulaire proposant, en outre, la définition de nombreux « qualificatifs » qui permettent de compléter la désignation des solums ou d’unités typologiques de sols par des informations complémentaires. C’est donc un outil d’harmonisation du langage entre tous ses utilisateurs. »
Seul système officiel reconnu par les grands programmes nationaux d’étude et de cartographie des sols, le RP est téléchargeable gratuitement en cliquant ici.
Baize D., King D. et Jamagne M. (2002). pp. 85- 92 in Soil Classification E. Micheli, F.O. Nachtergaele, R.J.A. Jones and L. Montanarella (2001). (eds). European Soil Bureau research Report n°7 Euro 20398 EN, 248 pages.
DécouvrirBaize D., Jabiol B. et Gobat J-M. (2004). Étude et Gestion des Sols, 11, 2, pp. 149-164.
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