• AFES - Association Française pour l'Étude du Sol
  • L’AFES est la branche française de l'Union Internationale de Science du Sol (IUSS, International Union of Soil Science)
  • Langue : fr
  • Licence :cc
  • Numéro :4
  • Volume :13
  • Format :texte
  • Taille :289-304
  • Résumé :

    L’étude traite de la matière organique de l’horizon supérieur des sols brun rouge subarides, des sols bruns subarides à pseudogley et des sols bruns subarides vertiques, sous formation naturelle. Dans la base de référence mondiale pour les ressources en sols (WRB), ces unités correspondent au niveau des groupes de référence des sols, aux Cambisols et Luvisols. Elles sont localisées dans la région sahélienne du Burkina Faso. Bien que cette partie du pays soit généralement considérée comme une zone de pastoralisme, l’agriculture pluviale d’autosubsistance y est aussi pratiquée. Le but de l’étude est d’accroître les connaissances sur cette importante composante édaphique dont les effets positifs sur la productivité des sols ont été soulignés par de nombreux auteurs. Elle vise aussi à établir pour la zone concernée les relations entre ce facteur de fertilité et les propriétés physiques, chimiques, biologiques des sols. Pour la réaliseranoutre la caractérisation morphologique et physico-chimique, la quantification des carbone et azote totaux des sols a été effectuée, puis au niveau de chaque échantillon de sol, trois fractions granulométriques [(0-50 µm), (50-200 µm), (200-2000 µm)] ont été séparées et leurs teneurs respectives en carbone et azote déterminées. L’activité minéralisatrice des microorganismes a été appréhendée à travers la détermination de l’azote minéral, par distillation et de l’azote minéralisable par la méthode de Waring et Bremner. Les échantillons de sol ont également été incubés pour mesurer la respiration du sol (CO2 dégagé) t, is que le taux de carbone de la biomasse microbienne a été obtenu par la technique de fumigation (par le chloroforme) – incubation. Les résultats montrent que les sols considérés contiennent peu de carbone et azote totaux comparativement aux sols des autres régions du pays. La distribution granulométrique du carbone et de l’azote indique que les fractions argilo-limoneuses (0-50 µm) détiennent les plus granes quantités de ces variables. Les rapports C/N y sont plus faibles, proches de ceux du sol brut. En revanche, les valeurs les plus élevées sont celles de la matière organique associée aux fractions grossières [(50-200 µm), (200-2000 µm)]. Par ailleurs, pour toutes les unités de sol, les coefficients d’enrichissement en carbone (Ec) et en azote (En) sont plus élevés dans la fraction (0-50 µm) que ceux des fractions sableuses. Le cumul de C.CO2 dégagé et le taux de minéralisation du carbone au bout de 31 jours d’incubation des échantillons de sol non fumigés sont plus élevés que ceux obtenus avec les échantillons fumigés. Les sols bruns subarides à pseudogley possèdent les plus fortes valeurs de ces paramètres. Le taux moyen de carbone de la biomasse microbienne est supérieur à 100 mg C kg-1 sol et représente 3 à 4 % du carbone total, les quantités d’azote minéralisable et minéral étant plus fortement dépendantes des unités de sol. Nos résultats ont aussi montré que la teneur en carbone de la fraction (0-50 µm) influence favorablement la somme des bases échangeables, la capacité d’échange cationique et dépend des quantités d’argile et de la somme argile + limons totaux (A+LT). Les teneurs en carbone et en azote des fractions sableuses [(50-200 µm), (200-2000 µm)] sont plutôt positivement corrélées avec les cumuls de C-CO2 dégagé pour le premier paramètre et avec le potentiel de minéralisation de l’azote pour le second paramètre. Cette étude met ainsi en évidence l’existence dans les sols étudiés de pools de matière organique qui ont des fonctions et dynamiques différentes, selon leur taille et degré de décomposition. Elle révèle aussi l’importance des facteurs tels que la texture et l’humidité du sol sur les processus d’évolution de la matière organique des sols de la région. Elle suggère, enfin, l’intensification de la pratique du parcage des animaux dans les champs et celle des fosses fumières pour relever le taux de matière organique des sols cultivés et accroître les rendements des cultures.

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