La prise en compte du sol par les géotechniciens dans la conception des ouvrages de génie civil est systématique, cependant, les bases de données pédologiques issues du programme IGCS (Inventaire Gestion et Conservation des Sols) sont très rarement exploitées dans ce domaine. L’article présente les résultats d’une étude exploratoire menée pour recenser les besoins en données-sols dans les études de génie civil, afin d’identifier la demande potentielle et les réponses qui peuvent être apportées par les bases de données IGCS. Les principales sources d’information mobilisées sont huit entretiens auprès de professionnels du domaine de la géotechnique et du génie civil et des publications scientifiques et techniques. Les usages potentiels des données pédologiques concernent les ouvrages linéaires de surface ou enterrés, les bâtiments sans fondations profondes et les infrastructures non bâties. Ces données pourraient contribuer au traitement de problématiques variées : prévision des propriétés physiques et de l’épaisseur des matériaux à déplacer ou de support dans les travaux de terrassement ou d’excavation, détection des zones à nappe superficielle à prendre en compte pour l’assainissement des ouvrages, évaluation de la corrosivité des risques naturels. Cependant, le référentiel technique en génie civil est basé sur des classifications ou des indicateurs des propriétés des sols qui sont spécifiques du domaine de la géotechnique. Les bases de données IGCS ne seront utilisées que si elles permettent facilement de rattacher les sols d’un territoire à ce référentiel, par le biais de fonctions de pédotransfert. Par ailleurs, le niveau de résolution des bases de données IGCS est souvent incompatible avec les exigences des études géotechniques aux stades de l’avant projet sommaire ou définitif. C’est en particulier le cas des référentiels régionaux pédologiques (RRP) établis au 1/250 000e. Les RRP pourraient en revanche trouver leur intérêt dans les études préliminaires.
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