• AFES - Association Française pour l'Étude du Sol
  • L’AFES est la branche française de l'Union Internationale de Science du Sol (IUSS, International Union of Soil Science)
  • Langue : fr
  • Licence :inconnu
  • Format :Texte brut ou illustré
  • Résumé :

    Situés dans les étages montagnard et subalpin, les éboulis froids sont des formations poreuses caractérisées par un système de ventilation interne appelé l’effet cheminée. Celui-ci provoque une forte anomalie froide au niveau du sol de la partie basse de l’éboulis, et ce, tout au long de l’année, mais tout particulièrement en été, lorsqu’il « recrache » l’air froid emmagasiné en hiver. En conséquence, les conditions de température du sol sont proches de celles de la zone de combat alpine durant la période de végétation, assorties d’un fort apport en humidité. Il en résulte l’apparition d’îlots d’écosystèmes singuliers à si basse altitude et/ou latitude, caractérisés par le nanisme des arbres et des communautés végétales boréoarctiques dominées par des bryophytes, chaméphytes et lichens terricoles. La décomposition de la matière organique est très ralentie au vu de ces contraintes abiotiques, et la forte productivité primaire des bryophytes est à l’origine de la formation de sols à accumulation de matière organique (organosols ou histosols selon le degré d’engorgement) souvent spectaculaires par leur épaisseur.

    Du fait de leur système de ventilation, les éboulis froids présentent un pédoclimat particulièrement original pendant la saison de végétation : les conditions froides et humides sont pour l’essentiel déconnectées de la surface et proviennent du cœur de l’éboulis sous-jacent. Il nous a donc paru intéressant de savoir si, avec l’influence grandissante du système de ventilation en allant en profondeur, nous pouvions observer des conséquences sur les relations sol-plante, et en particulier si cela pouvait être à l’origine d’un découplage à partir d’une certaine profondeur.

    Pour ce faire, nous avons étudié 7 éboulis froids des alpes françaises présentant des contextes environnementaux variés (roche mère, exposition, pool local d’espèce, etc.). Nous avons choisi d’adopter une approche fonctionnelle, en basant nos relevés non pas sur la profondeur en tant que telle, mais sur une comparaison entre l’horizon OF, proche de la surface et constitué d’une accumulation de matériel végétal non humifié, et l’horizon humique OH, situé en dessous. Nous avons alors étudié le lien entre l’abondance des principales formes de vie végétales (bryophytes, chaméphytes, lichens, herbes), des traits fonctionnels en lien avec leur litière (C et N des feuilles/thalles, TMS, SSF), et les caractéristiques du sol (pH, %C et N, indices issus de spectroscopie moyen infrarouge) dans les horizons OF et OH.

    Nos résultats indiquent une intensité de relation pouvant être très variable entre la végétation et le sol en fonction des caractéristiques étudiées, des formes de vie végétales, et de l’horizon. Si le lien entre la végétation sus-jacente et le sol est généralement plus fort dans l’horizon OF, il est dans certains cas paradoxalement plus intense dans l’horizon OH.

    La communication présentera une synthèse des résultats obtenus et des réflexions autour de ceux-ci.

    Licence CC0

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