Influence des sols sur l’abondance des tiques et leurs pathogènes dans les écosystèmes tempérés (NE France)

Résumé :

Poster présenté aux 17e Journées d’Etude des Sols, 7-11 juillet 2025, Genève, Suisse

Les maladies transmises par les tiques sont devenues un problème majeur de santé publique ; et en Europe, le principal vecteur des zoonoses transmises par les tiques est Ixodes ricinus. Au cours de leur cycle de développement, les tiques prennent trois repas sanguins distincts sur une grande variété d’hôtes vertébrés, où elles peuvent acquérir et transmettre des agents pathogènes humains tels que Borrelia burgdorferi sensu lato, la bactérie responsable de la borréliose de Lyme. La modification des écosystèmes ainsi que les changements climatiques favorisent l’expansion des populations de tiques, rendant complexe la prédiction de leur répartition et de la circulation des pathogènes qui leur sont associés.
Dans cette étude menée dans le nord-est de la France, nous avons ainsi étudié l’importance du type de sol, de l’occupation du sol, du type de peuplement forestier et de la dynamique temporelle sur l’abondance des tiques et des agents pathogènes associés. Les résultats indiquent que les sols argilo-calcaires sont plus favorables aux tiques que les sols sableux. Une plus grande abondance de tiques a également été observée dans les forêts, en particulier dans les peuplements de conifères et mixtes. Nous avons identifié un effet de la dynamique temporelle de l’habitat dans les forêts et dans les zones humides : les forêts récentes et les zones humides actuelles abritent plus de tiques que les forêts stables et les anciennes zones humides, respectivement. Nous avons observé une association étroite entre l’abondance des tiques et l’abondance des cervidés, des léporidés et des oiseaux. Les agents potentiellement pathogènes transmis par les tiques responsables de la borréliose de Lyme, de l’anaplasmose et de la fièvre récurrente à tiques dures ont montré des préférences d’habitat particulier et des associations avec des familles d’animaux spécifiques. Enfin, une étude par « machine learning » a identifié les variables liées au sol comme étant les meilleurs prédicteurs de l’abondance des tiques et des agents potentiellement pathogènes.