Cultures de couverture de pleine saison et séquestration de carbone dans les sols organiques cultivés en Montérégie

Résumé :

Les tourbières, écosystèmes naturels humides riches en matière organique, jouent un rôle essentiel dans la séquestration du carbone. Dans le sud du Québec, environ 12000 hectares de sols organiques issus de tourbières drainés sont exploités pour l’agriculture intensive entrainant des pertes de sols par affaissement, oxydation et érosion, ainsi qu’une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et du lessivage des nutriments. Les cultures de couverture, notamment celles de pleine saison offrent une stratégie prometteuse pour compenser ces pertes en favorisant une forte production de biomasse végétale, le piégeage de nutriments et la structure du sol.

Un dispositif expérimental pseudo-répété a été établi sur une parcelle de 20 ha en Montérégie pour évaluer l’impact de quatre mélanges de cultures de couverture de pleine saison : 1) Sorgho soudan + millet fourrager + Crotalaire + Soya fourrager + vesce commune ; 2) Sorgho soudan+ crotalaire + vesce commune ; 3) Sorgho soudan + Soya fourrager + vesce commune ; 4) Sorgho soudan + millet fourrager + crotalaire. Le pourcentage des différentes espèces variait selon les mélanges. Les semis ont été réalisés en juin 2024 sur un seigle roulé et les récoltes en août 2024. Des échantillons ont été prélevés à partir de quatre points par mélange pour : Les sols à trois profondeurs (0-20 ; 20-40; 40-60 cm) ; La biomasse aérienne via des quadrats de 1m*1m et La biomasse racinaire à l’aide de colonnes en PVC de 60 cm. La biomasse aérienne a varié entre 8746 kg/ha à 10676 kg/ha, sans différence significative entre les mélanges. Le carbone apporté par cette biomasse a oscillé entre 3748 à 4460 kg/ha, également sans différence significative entre les mélanges. La biomasse racinaire présentait des variations selon la profondeur : à 0-20 cm (152 et 391 kg/ha) ; 20-40 cm (29,8 et 92,8 kg/ha) et 40-60 cm (12,1 à 53,2 kg/ha) avec des différences significatives observées pour les mélanges 2 et 4 à 60 cm.

La teneur en azote et carbone, lignine, cellulose et hémicellulose ; ainsi que les traits racinaires (diamètre moyen, longueur totale des racines) seront présentés. À terme, cette recherche permettra de quantifier l’apport de carbone par les mélanges de culture de pleine saison et une meilleure connaissance de la dynamique de décomposition de chaque mélange qui sera suivi dans des dispositifs in-situ et ex-situ.