« Pour éviter les inconvénients liées à l’extraction de la solution du sol au laboratoire, notamment la destruction de la structure du sol et la forte dilution des extraits, nous avons utilisé la méthode de prélèvements de la solution du sol à partir de capteurs in situ en céramique poreuse, placés dans la zone saturée par la nappe. Lorsqu’on ne peut pas utiliser cette méthode, la conductivité électrique de la solution du sol in situ (CEss) est estimé à partir de valeurs de CE mesurées au laboratoire sur des extraits aqueux (extrait 1/5 et extrait de pâte saturée), selon une méthode de calcul présentée dans cet article. On considère une loi simple de dilution des solutions et on applique deux modèles de calcul selon que la relation liant la charge minérale dissoute (CD) d’une solution et sa conductivité électrique (CE) est linéaire (modèle linéaire) ou exponentielle (modèle non linéaire). L’influence de la densité des solutions est prise en compte dans chaque cas. Les calculs nécessitent la connaissance de la teneur en eau au moment où on effectue une mesure de la CE de la solution du sol, que ce soit au laboratoire ou au champ. Les deux modèles ont été testés et validés ç partir de données obtenues pour un sol sulfaté acide salé de Basse-Casamance qui présente une gamme de conductivité électrique comprise entre 10 et 110 dS m-1. Le modèle non linéaire permet une meilleure estimation de la CEss, quelle que soit la méthode d’extraction de la solution du sol au laboratoire. On pourra utiliser indifféremment les deux modèles dans le domaine 0-30 dS m-1. Cependant, l’estimation de la CEss présente des incertitudes qui varient selon le mode d’extraction et dont l’origine est discutée. – Pour l’extrait suturé, la CEss est sous-estimée avec les deux modes de calcul, pour les valeurs supérieures à 0-30 dS m-1. Le biais est probablement dû au mode opératoire, ce qui retirerait, en partie, à la méthode de l’extrait saturé, sa qualité de norme. – Pour l’extrait dilué, l’estimation de la CEss est dépendante du mode de calcul. La CEss est surestimée avec le modèle linéaire, la surestimation augmentant avec la prise en compte de la densité des solutions. Le modèle non linéaire donne une estimation comparable à celle obtenue avec l’extrait saturé. Les limites des modèles et la validité des hypothèses initiales sont discutées. L’espérimentation au champ n’ayant été réalisée qu’en conditions saturées, l’extrapolation de la méthode d’estimation de la CEss à l zone non saturée devra donc être envisagée avec prudence. Quoi qu’il en soit, cette méthode sera transposable à d’autres vallées inondées, salées et sulfatées et acides. »
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